Euphorbia L.

Genre d’environ 2087 espèces réparties dans les zones tropicales, subtropicales et tempérées, principalement en Amérique et en Afrique. En Afrique du Nord, le genre est représenté par 85 espèces, dont une douzaine peuvent être considérées comme purement arbustives, 5 sont cactiformes et le reste suffrutescentes (avec des tiges plus ou moins lignifiées, au moins à la base) ou herbacées.

Parmi les espèces ligneuses peu ou pas ligneuses plus grandes et/ou plus robustes, on peut citer 6, avec des tiges dressées qui atteignent près de 1 m de hauteur (voire la dépassent), parfois lignifiées à la base. Les plus gros sont E. paniculata Desf. et E. clementei Boiss., toutes deux présentent des tiges dressées, peu ramifiées, de jusqu’à 1(1,5) m de haut, et des coques verruqueuses. Elles se différencient par le nombre de rayons pléocasiaux : 2-4 chez la première, 5-7 chez la seconde. Elles sont amplement réparties dans les régions méditerranénnes du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. De plus petite taille sont E. characias L. des parties méditerranéennes du Maroc et de la Libye, et autres fortement soumis à des habitats spécifiques, des formations sableuses et rocaheuses côtières (E. paralias L.) jusqu’à la haute montagne (E. nicaeensis All.) et les grands champs de dunes du Sahara (E. guyoniana Boiss. & Reut.).

En ce qui concerne l’état de conservation, les 6 espèces mentionnées ci-dessus ont une large distribution et ne sont pas considérées comme menacées. Dans la Liste rouge des espèces de l’UICN, E. paniculata est considerée comme Préoccupation mineure (LC) à l’échelle mondiale (de Bélair, 2010), tandis que les 5 autres ne sont actuellement pas évaluées. Dans le Livre rouge de la flore vasculaire du Maroc (Fennane, 2021), E. paniculata, E. clementei et E. guyoniana ont été considérées dans les catégories Données insuffisantes (DD), E. characias et E. nicaeensis comme Préoccupation mineure (LC) et E. paralias comme quasi menacée (NT).

Selon Benadí, J. et al. (1997) in Flora Ibérica, VIII: 210-285, l’inflorescence primaire ne peut être considérée comme une ombelle comme cela a traditionnellement été le cas, étant donné qu’il ne s’agit pas d’une simple inflorescence racémiforme, mais d’un « pléocase » présentant divers niveaux de complexité au niveau des structures cymeuses.

En ce qui concerne les structures qui servent de défense mécanique, dont la caractérisation précise est très importante chez les espèces cactiformes, la règle d’utilisation du terme « épines » (« spines » dans la bibliographie anglo-saxonne) a été suivie pour désigner des structures fermes, élancées et pointues, représentant des feuilles ou des stipules modifiées. Parfois, ils peuvent fusionner pour donner une structure unique à partir de modifications appariées, tel serait le cas d’une paire de stipules qui génèrent une épine solitaire. D’autre part, le terme « piquants » (« prickles » dans la bibliographie anglo-saxonne) est utilisé pour désigner des structures pointues résultant d’une croissance de l’épiderme ou du cortex.

Les espèces cactiformes ne doivent pas être confondues avec celles des genres Apteranthes, Caralluma et d’autres similaires de la famille Apocynaceae, qui présente dans le N. de l’Afrique quelques espèces très robustes de jusqu’à 1 m de haut. Chez Euphorbia, elles sont épineuses, présentent un latex blanc et des fleurs minuscules (2,5-6,5 mm de diamètre), alors que chez Apocinaceae les épines sont absentes, le latex incolore et les fleurs plus grandes (6-30 mm).

Un journal était autrefois consacré exclusivement à ce genre : The Euphorbia journal. Strawberry press. Mill Valley, Californie. Il est également vivement recommandé de consulter le portail suivant, en particulier pour la taxonomie infragénérique : https://app.tolkin.org/projects/72/taxa

Mis à jour par: F.J. Pérez García, J.F. Mota Poveda & J. Charco.