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Phoenix dactylifera L.

Fra.: Palmier dattier.   Esp.: Palmera datilera.   Ang.: Date palm.   Ara.: Nekla, nakla, nakhl el-balah, nakhel, nkhel, nhel, tazdayet, abluh, afrukh, agjut, takzifet, tyiniyut, tmer, temra.   Tam./Tamahaq: Tanekht, tazdaït, tazzaït, tazutel, tezdit, tigzdaïl, tezdaï, tafinaut, isgaren, azuan, hozdacht, ubnas, tazoêldôk, talisdik, tinnay, talazdag; le fruit: tabluht, tinni, tayné.

Arbre atteignant 30 m de haut, à feuilles persistantes, dioïque, à tronc élancé, droit, fibreux, couvert par les vestiges noircis de la base des vieilles feuilles laissés par ces dernières en tombant. Les feuilles apparaissent directement sur la partie terminale de la tige. Feuilles très grandes (2,5-6 m de long), pennées, à rachis très élargi et presque lignifié à la base, à nombreuses « folioles » ou segments linéaires de 20-40 cm de long, pliées dans la longueur, avec l’arête tournée vers le bas, formant une sorte de canal. Celles de la base sont très courtes, rigides, subcylindriques et piquantes. Inflorescences très grandes, rameuses, pendantes, protégées par de grandes bractées allongées et indurées (spathes). Fleurs unisexuées, jaunâtres, à 3 sépales lancéolés et 3 pétales deux fois plus longs, plus ou moins ovales. Les fleurs mâles à 6 étamines et les femelles à 3 carpelles libres, dont 2 avortent avant la maturité et un 3ème donne naissance au fruit. Ce dernier est une drupe oblongue (2,5-6 cm de long), jaunâtre au début puis châtain-rougeâtre foncé à la maturité. La graine est oblongue, noirâtre, pourvue d’un sillon longitudinal prononcé.

Floraison:

mars-mai.

 

Fructification:

septembre-novembre.

Habitat:

Terrains plus ou moins humides, (cors d’eau permanents ou temporaires, oasis, dépressions du terrain), en climat chaud à fort ensoleillement. Du niveau de la mer à environ 1500 m d’altitude. Au bord de l’oued Illamane (Hoggar, Sahara central) vit un pied sauvage à environ 1900 m d’altitude, ce qui pourrait constituer sa limite altitudinale.

Distribution:

L’aire naturelle de cette espèce est mal connue, mais il semble cependant qu’elle se situe dans la région saharo-arabique. Dans le N. de l’Afrique, il s’agit d’un arbre principalement saharien, bien qu’il se soit également étendu dans une bonne partie de la région méditerranéenne par l’intermédiaire de sa culture.

Observations:

Le palmier dattier tire son nom de ses fruits, appelés populairement dattes. Au Sahara, ces fruits constituent, avec la viande et le lait de chèvre, le régime alimentaire de base de la plupart des habitants depuis des temps préhistoriques. Cette valeur particulière de la datte, et donc de l’arbre qui la produit (arbre qui présente également de nombreuses autres utilités), a entraîné de longue date la coupe et le défrichage des forêts autochtones de peupliers (Populus alba, P. euphratica), saules (Salix pedicellata, S.mucronata), tamaris (Tamarix sp.), pistachiers de l’Atlas (Pistacia atlantica), palmiers dattiers sauvages (avec des fruits de qualité inférieure à ceux cultivés), palmiers non dattiers (Hyphaene thebaica, Medemia argun). etc. implantées au sein de nombreux cours d’eau et oasis sahariens, afin de les substituer par différentes variétés de palmier dattier.

Les dattes ne parvenant pas à atteindre leur pleine maturité au N. du Sahara, certains auteurs ont tenu compte de ce facteur pour tracer la limite septentrionale du grand désert. Le palmier sauvage, autochtone, est actuellement très rare, les palmeraies sahariennes étant aujourd’hui dominées par de multiples variétés cultivées.

État de conservation:

Cette espèce n’a jusqu’à présent jamais été considérée comme menacée ; néanmoins, ses peuplements subissent actuellement une forte mortalité, ayant même entièrement disparue de certains oasis. Ce phénomène est causé par un coléoptère curculionidé (Rhynchophorus ferrugineus) originaire du S.-E. asiatique. Il s’agit là d’un nouveau problème provoqué par le commerce des espèces exotiques. Elle n’est actuellement pas évaluée dans la Liste rouge des espèces de l’UICN ; cependant, si le niveau de mortalité actuel (massif dans le N. de l’Afrique, et plus particulièrement en Égypte) venait à se maintenir, l’espèce à l’état sauvage pourrait être rapidement menacée. Au Mali, elle est incluse dans la Liste des espèces nécessitant une autorisation pour toute utilisation à des fins commerciales (décret 07-155/P-RM de 2007).

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