Euphorbia squamigera Loisel
E. rupicola Boiss., E. bivonae var. tangerina Pau
Fra.: Euphorbe squameuse. Esp.: Lechetrezna, tabaiba. Ang.: Spurge. Ara.: Lezara.
Arbuste monoïque atteignant 1,50 m de haut. Très rameux dès la base, à rameaux dressés peu divisés. Écorce brun-cendré sur les tiges et les vieux rameaux, à nombreuses cicatrices laissées par les feuilles en tombant. Rameaux jeunes variant du brun au vert foncé. Feuilles (25-60 × 5-25 mm) regroupées sur la partie supérieure des rameaux, généralement lancéolées à oblongues-lancéolées, sessiles ou subsessiles, généralement à bord entier et parfois un peu ondulé, aiguës, avec un petit mucron terminal, glabres. Pléocase à 5-7 rayons de 30-80 mm, 2-3 fois bifurqués, plus longs que les bractées pléocasiales, ces dernières elliptiques à suborbiculaires ou subrhomboïdales, vertes. Bractées dicasiales orbiculaires à rhomboïdales, jaunâtres, libres. Les fleurs mâles et femelles apparaissent ensemble dans un cyathe de 2-3 mm, courtement pédonculé, glabre, à nectaires jaunes ou rougeâtres non appendiculés. Le fruit est une capsule subglobuleuse (3,5-5,5 × 4-5,5 mm) un peu déprimée, glabre ou villeuse, pédoncule de 3-5 mm, à sillons entre les coques peu marqués. Coques finement verruqueuses ou sublisses. Chaque coque présente 1 graine (2,5-3,5 × 1,8-3 × 1,5-1,8 mm) ovoïde, un peu comprimée, à surface lisse, brun clair ou brun-rougeâtre, parfois un peu rosâtre, caronculée.
Floraison:
mai-juin.
Fructification:
mai-août.
Habitat:
Formations rocheuses calcaires et dolomitiques des régions côtières et de l’intérieur, du niveau de la mer jusqu’à 2100 m, en bioclimat sec à humide.
Distribution:
Aire ibéro-mauritanienne. Dans le N. de l’Afrique, il s’agit d’une espèce relativement commune dans les montagnes calcaires méditerranéennes du Maroc, où elle atteint sa limite S. au jebel Kest (Anti-Atlas occidental). En Algérie, elle est répartie dans l’Atlas tellien occidental. Elle constitue une rareté en Tunisie, n’apparaissant qu’au cap Bon. Elle est présente à l’extrême N.-E. de la Libye, dans les monts littoraux et sublittoraux proches d’El-Beïda (Cyrénaïque).
Observations:
Elle a quelquefois été confondue avec 2 autres espèces très semblables, non arbustives, mais à tiges parfois lignifiées à la base : E. paniculata Desf. et E. clementei Boiss. Toutes deux présentent des tiges dressées, peu ramifiées, de jusqu’à 1(1,5) m de haut, et des coques verruqueuses. Elles se différencient par le nombre de rayons pléocasiaux : 2-4 chez la première, 5-7 chez la seconde. Elles sont amplement réparties dans les régions méditerranénnes du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie.
État de conservation:
Espèces relativement communes et à aire de répartition vaste, qui ne sont pas considérées comme menacées. Dans la Liste rouge des espèces de l’UICN E. paniculata est considérée comme Préoccupation mineure (LC) à l’échelle mondiale (de Bélair, 2010). E. squamigera et E. clementei ne sont pas encore évalués. Dans le Livre rouge de la flore vasculaire du Maroc (Fennane, 2021) E. squamigera a été considérée comme Quasi menacée (NT), tandis que E. paniculata et E. clementei comme Données insuffisantes (DD).