Salix alba L.
Fra.: Saule blanc, osier blanc. Esp.: Sauce blanco. Ang.: White willow. Ara.: Khilaf, mektite, mektata, hud el ma, ud el mêê. Tam.: Talezzast amellat, tafeçant, tafsent.
Arbre ou arbuste caducifolié, dioïque, atteignant 25 m de haut, à port irrégulier. Tronc plus ou moins dressé, robuste, de jusqu’à 1 m de diamètre, à écorce brun-grisâtre foncé, presque noirâtre, et fendillée longitudinalement chez les exemplaires les plus âgés. Rameaux étalés-dressés, plus rarement un peu pendants. Ramilles fréquemment pendantes, d’abord tomenteuses, plus glabres et vertes. Bourgeons villeux-soyeux. Feuilles (5-13 × 1-3,5 cm) alternes, caduques, nettement lancéolées, à bord serré, densément villeuses-soyeuses à la naissance, glabrescentes sur l’endroit et plus ou moins villeuses sur l’envers à maturité, vertes sur l’endroit et blanchâtres ou glauque-bleuâtre sur l’envers. Pétiole courts, à glandes simples au niveau de l’union avec le limbe foliaire. Stipules petites, semblables aux feuilles. Inflorescences en chatons dressés ou légèrement pendants, alternes, pédonculés, contemporains des feuilles. Rachis villeux et bractées florales monocolores, caduques. Fleurs mâles à 2 nectaires et 2 étamines à filets libres. Fleurs femelles à 1 nectaire et ovaire sessile ou subsessile, glabre. Fruit en capsule déhiscentes en 2 valves ovoïdes, aiguës, qui se recourbent vers l’arrière, laissant apparaître les graines entourées de nombreux poils longs et blancs, cotonneux.
Floraison:
février-mai.
Fructification:
avril-juin.
Habitat:
Berges des rivières et torrents permanents ou semi-permanents, rives et îles des lacs et autres zones humides, jusqu’à 2400 m d’altitude. Aux étages bioclimatiques thermoméditerranéen à supraméditerranéen.
Distribution:
Paléarctique. Dans le N. de l’Afrique, elle a été citée comme relativement commune au N.-O., depuis l’extrémité N. de la Tunisie (Mogods) jusqu’au Haut Atlas, manquant dans la région des Hauts-Plateaux et de l’Atlas saharien. Les références qui lui sont faites au N. de la Libye semblent correspondre à des exemplaires introduits.
Observations:
En fonction de la villosité et de la couleur des feuilles principalement, diverses variétés ont été citées dans le N. de l’Afrique, non reconnues par tous les auteurs, telles que S. alba var. caerulea (Sm.) Koch (S. caerulea Sm.), à feuilles glabrescentes sur les deux faces et couleur glauque-bleuâtre marquée, qui est peut-être le résultat d’une introgression avec S. fragilis ; elle a été citée dans les montagnes de Tlemcem, et il y a été fait référence au Moyen Atlas, bien que sa présence y soit douteuse.
De par son écologie et sa répartition dans la péninsule ibérique voisine, et étant donné que l’espèce a été citée, bien que non confirmée, dans le N. de l’Afrique, la présence de S. fragilis L. dans la zone méditerranéenne du Maghreb est très probable ; similaire en port et en apparence à S. alba, elle se distingue de cette dernière par la présence de 2 nectaires chez les fleurs femelles, qui sont pédicellées (pédicelle plus long que les nectaires), de feuilles adultes glabres et de glandes ramifiées au niveau de l’union entre le limbe et le pétiole (certains exemplaires ont notamment pu être identifiés comme S. alba var. caerulea). Une confusion est possible entre S. alba et certains exemplaires de S. neotricha Goerz, dont les fleurs femelles possèdent 2 nectaires et dont la base des feuilles ne présente habituellement pas des glandes au niveau de l’union entre le pétiole et le limbe. Dans la FAN 7 :42, Maire évoque la présence possible de S. neotricha au Maroc en se basant sur un exemplaire sans fleurs du oued Beni Mansour, près de Berkine (Moyen Atlas).
État de conservation:
S. alba est une espèce relativement commune à aire de répartition vaste, qui n’est pas considérée comme menacée. Considérée comme de Préoccupation mineure (LC) à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN (Lansdown, 2014). S. neotricha est également commune, mais n’est actuellement pas évaluées à l’échelle mondiale cette Liste rouge.