Rhamnus lycioides L. subsp. oleoides (L.) Jahand. & Maire
Rh. oleoides L.
Fra.: Nerprun faux-Iyciet. Esp.: Espino negro, cambrón. Ang.: Mediterranean buckthorn, black hawthorn. Ara.: Butefiche, cherura, selluf, admam, harcha.
Arbuste à feuilles persistantes, épineux, atteignant 3(4) m de haut, très rameux, parfois intriqué, dressé. Tiges et vieux rameaux à écorce peu fendillée, même chez les exemplaires les plus âgés, brun-grisâtre ou brun-rougeâtre. Jeunes rameaux glabres, gris ou brun-grisâtre, les plus jeunes parfois rougeâtres, terminés en épines robustes. Feuilles (0,7-4,5 × 0,3-1 cm) alternes ou fasciculées, lancéolées, oblongues ou obovales, généralement obtuses, émarginées, rarement aiguës, atténuées à la base, à bord entier, un peu coriaces, glabres, de couleur vert vif brillant sur l’endroit et vert mat sur l’envers. Pétiole de la même couleur que la ramille, vert ou rouge. Inflorescences en grappes axillaires peu nombreuses. Fleurs verdâtre-jaunâtre, généralement hermaphrodites, plus rarement unisexuées ou polygames, à pédicelle plus long que le calice. Calice campanulé à (4)5 sépales triangulaires, ouverts en étoile. Généralement sans pétales, ou très petits ces derniers. Fruit en drupe de 4-6 mm, verdâtre-jaunâtre, qui prend une teinte rougeâtre à maturité pour devenir finalement noir brillant ; il contient 2-3 graines qui présentent un sillon sur leur face interne.
Floraison:
mars-juillet.
Fructification:
juin-septembre.
Habitat:
Forêts, matorrals et formations rocheuses, habituellement accompagnée de pins d’Alep, thuyas, oléastres, lentisques et caroubiers. En zones à bioclimat semi-aride à subhumide, aux étages inframéditerranéen et thermoméditerranéen.
Distribution:
Région méditerranéenne occidentale. Dans le N. de l’Afrique, et selon l’Index synonymique de la flore d’Afrique du Nord, Rh. lycioides présente 4 sous-espèces. Celle traitée ici s’avère la plus abondante et la plus amplement répartie, apparaissant ici et là dans toute l’aire méditerranéenne, du Maroc à l’Égypte.
Observations:
Les autres sous-espèces qui apparaissent dans la région, plus rares, sont les suivantes : Rh. lycioides subsp. velutina (Boiss.) Tutin, arbuste de jusqu’à 3 m de haut, qui se différencie par ses feuilles et ramilles densément couvertes de poils courts ; elle vit dans le S.-E. de l’Espagne (de Malaga à Murcie), au N. du Maroc (Moyen Atlas septentrional et Atlas tellien occidental –Gaâda de Debdou) et en Tunisie centrale (Thélepte, Sidi Bouzid, Djebel Berda et gorges de Seldja). Rh. lycioides subsp. atlantica (Murb.) Jahand. & Maire, arbuste également élevé, épineux, glabres, à feuilles ovales-oblongues ou obovales-oblongues, à bord sinué et fruits peu comprimés ; elle est endémique du N. de l’Afrique (montagnes du Moyen Atlas, Haut Atlas, Anti-Atlas occidental et Atlas tellien occidental). Rh. lycioides subsp. borgiae Rivas Mart. & J.M.Pizarro, arbrisseau rampant, rupicole, ne dépassant pas 0,5 m de haut, à feuilles semblables à celles de la subsp. oleoides, mais beaucoup plus petites et étroites, et qui ne vit que dans les formations rocheuses calcaires de l’E. de l’Espagne et du N. du Maroc et de la Tunisie. Selon la révision réalisée pour Flora iberica, Rh. lycioides subsp. oleoides est reconnue comme Rh. oleoides L, qui présente 4 sous-espèces, la subsp. type étant celle citée dans le N. de l’Afrique (Rh. oleoides L. subsp. oleoides) ; de même, Rh. lycioides subsp. velutina est reconnue comme espèce (Rh. velutina Boiss.), avec 2 sous-espèces, la subsp. type (Rh. velutina subsp. velutina) étant celle citée au Maroc et en Tunisie ; Rh. lycioides subsp. borgiae est quant à elle considérée comme espèce endémique de la péninsule ibérique. La révision réalisée pour Euro+Med Plantbase reconnaît la présence dans le N. de l’Afrique de Rh. lycioides L. subsp. oleoides, Rh. lycioides subsp. velutina, Rh. lycioides subsp. atlantica, Rh. lycioides subsp. borgiae
et Rh. lycioides subsp. graeca (Boiss. & Reut.) Tutin.
État de conservation:
Espèce commune à aire de répartition vaste, qui n’est pas considérée comme menacée. Elle n’est actuellement pas évaluée à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN. Dans la Liste rouge des plantes vasculaires d’Égypte (Flora Aegyptiaca Vol 1, 2000), elle est cataloguée comme « menacée ».