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Lavandula coronopifolia Poir.

L. stricta Delile

Fra.: Lavande.   Esp.: Lavanda.   Ang.: Stagshorn lavender.   Ara.: Ehrer, zeita (Égypte).   Tamahaq: Tanet, ir’ir’, edghé, alannadghagh (Aïr).

Arbrisseau à feuilles persistantes, hermaphrodite, de jusqu’à 1(1,5) m de haut, très dressé, rameux. Tiges et rameaux vieux à écorce brunâtre ou brun-rougeâtre, légèrement fendillée. Ramilles jeunes tétragonales, très longues et minces, vert-rougeâtre. Feuilles (1-4 × 0,5-1,5 cm) bipennatiséquées (deux fois divisées en segments linéaires), à segments non rétrécis à la base, glabres ou glabrescentes, pétiolées, opposées, peu nombreuses. Inflorescences en épis terminaux longs (7-15 cm) et peu denses, à fleurs géminées, parfois très espacées entre elles. Elles ne présentent aucune houppe de bractées pétaliformes, au contraire des espèces précédentes. Chaque fleur présente une bractée ovale-lancéolée, plus courte que la moitié du calice. Calice ovoïde-tubuleux, à 5 petites dents. Corolle de couleur bleu vif ou bleu pâle, tubuleuse-campanulée, bilabiée, à lobes peu profonds. Fruit minuscule, enfermé à l’intérieur du tube du calice persistant.

Floraison:

mars-mai.

 

Fructification:

mai-juin.

Habitat:

Montagnes et plaines ; dans les zones les plus sèches, au sein de dépressions non salines du terrain et lits limono-sableux, en milieux désertiques et subdésertiques.

Distribution:

Sahara et S.-O. asiatique. Dans le N. de l’Afrique, il s’agit d’une espèce peu habituelle mais bien répartie au Sahara occidental et central, parvenant jusque dans la zone méditerranéenne dans l’Anti-Atlas et l’Atlas saharien et s’étendant pratiquement jusqu’à la Méditerranée au N.-E., dans le Sinaï.

Observations:

Dans le N. de l’Afrique, 8 autres espèces du genre, toutes plus ou moins ligneuses, du moins à la base des plus vieux exemplaires, partagent avec le L. coronopifolia la caractéristique remarquable de présenter des feuilles profondément divisées.

L. pubescens Decne. [Ara. (Égypte) : Atan], de jusqu’à 80(100) cm de haut, mais bien différenciable par ses ramilles couvertes de poils dressés, blanchâtres, non ramifiés, glanduleux, à feuilles bipennatiséquées et tripennatiséquées, et épis denses de 3-8 cm de long. Elle vit essentiellement dans les pays des alentours de la mer Rouge, dans les parties orientales de l’Égypte et du Soudan, jusqu’en Érythrée, en Afrique, et de la Jordanie au Yémen en Asie.

L. multifida L. est commune en Méditerranée occidentale et, dans le N. de l’Afrique, du Maroc à l’Égypte ; de jusqu’à 80(120) cm de haut, à tiges couvertes de poils blanchâtres ramifiés et épis simples ou ramifiés à la base, de 1,5-8 cm de long, à 7-15 verticillastres de 2 fleurs à corolle bleu-violet chacun, l’inférieur parfois éloignés des autres ; elle vit dans les formations rocheuses et prairies en zones arides ou semi-arides.

L. antineae Maire [L. pubescens (Maire) de Miré & Quézel, comb. inval.] (Tamahaq : Edghé) est un sous-arbuste de jusqu’à 80 cm de haut, endémique des zones montagneuses du Sahara central algérien; présentant également un indument de poils ramifiés, mais se distingue de l’espèce précédente car beaucoup plus aromatique, à feuillage plus dense, feuilles davantage divisées (avec les 3-4 premiers segments à leur tour divisés en d’autres petits lobes, les 2-3 paires de segments terminales entières), épis denses et fleurs bleues. Très semblable à cette dernière, jusqu’au point d’avoir été considérée comme une sous-espèce, L. saharica Upson & Jury (L. antineae f. stenonota Maire) se différencie essentiellement par ses ramilles plus ouvertes, formant un angle de 45° et présentant habituellement tous les segments de la feuille entiers. Elle vit au Sahara central et oriental (Algérie, Libye, Tchad, Égypte et Soudan).

Le Maroc bénéficie d’une grande diversité d’espèces du genre, car outre plusieurs des espèces citées, 4 espèces endémiques à feuilles profondément divisées apparaissent sur son territoire. L. maroccana Murb. et L. rejdalii Upson & Jury sont à tiges densément tomenteuses et sans poils ramifiés ; la première à épis courts et bractées larges à sommet acuminé, et la seconde à épis plus longs et bractées ovées à ovées-lancéolées et nettement acuminées. Des plaines et basses montagnes de l’Anti-Atlas, du Maroc atlantique central et du Haut Atlas pour la première, la seconde n’étant connue que dans la région de Tafraoute, dans l’Anti-Atlas. L. mairei Humbert L. tenuisecta Ball possèdent en revanche des tiges glabres ou lâchement tomenteuses ; la première atteint 1 m de haut et présente des poils glanduleux abondants et des épis long, de (2)4-9(15) cm, tandis que chez la seconde, qui n’atteint qu’à peine 0,5 m, les poils glanduleux sont rares ou absents et les épis bien plus courts, de 2-4(6) cm de long.

État de conservation:

L. coronopifolia et L. multifida sont des espèces peu communes mais à aire de répartition vaste. Les autres espèces présentent des aires de répartition plus restreintes, mais aucune n’est en principe considérée comme menacée. Elles ne sont actuellement pas évaluées à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN.

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