Celtis australis L.
Fra.: Micocoulier. Esp.: Almez, latonero. Ang.: Honeyberry tree, nettle tree, hackberry. Ara.: Nechim, nehim, ufrass. Tam.: texzar, tarhzaz, terzaz, tirhzaza, tarhzaza, tughzaz, tudrha, igzis, (le fruit): aqaus, qiqaba, iqiqeb, kerkeb, irkerkob.
Arbre caducifolié à fleurs hermaphrodites ou mâles, atteignant 25 m de haut, à feuillage peu dense et port ovale-oblong. Le tronc peut atteindre 1 m de diamètre voire plus. Écorce de la tige et des rameaux principaux blanche, glaucescente, très caractéristique, ne présentant que de rares fissures, toujours peu profondes. Ramilles jeunes brunes à grisâtres, les plus jeunes villeuses. Les autres glabres ou glabrescentes. Bourgeons ovoïdes ou ovales-lancéolés, grisâtre-brunâtre et plus ou moins pubescents. Feuilles (5-15 × 1,5-6 cm) alternes, ovales-oblongues ou oblongues-lancéolées, longuement acuminées, subcordées, doublement dentées, vert mat, à quelques poils couchés sur l’endroit, verdâtre-blanchâtre et finement villeuses sur l’envers, glabrescentes en mûrissant, pétiolées, à stipules linéaires-lancéolées, plus ou moins villeuses, promptement caduques. Fleurs mâles groupées par 2-3 à la base des ramilles de l’année ; fleurs hermaphrodites solitaires à l’aisselle des feuilles ; toutes longuement pédonculées. Une seule enveloppe florale, divisée en 5 pièces sépaloïdes ovales-lancéolées, aiguës, vertes, ciliées sur les bords. Étamines : 5, peu saillantes. Fruit en drupe subglobuleuse de 8-12 mm de diamètre, d’abord verte, puis brun-violacé ou noirâtre-violacé. Une seule graine, subglobuleuse, à 4 côtés.
Floraison:
mars-avril.
Fructification:
octobre-novembre.
Habitat:
Sols très divers, calcaires et siliceux, toujours plus ou moins profonds et humides, généralement le long de rivières et ruisseaux. Sa limite altitudinale se situe aux alentours de 1600 m. En zones à bioclimat semi-aride à humide, aux étages thermoméditerranéen à mésoméditerranéen.
Distribution:
Région méditerranéenne. Dans le N. de l’Afrique, elle est commune dans l’extrême N. plus humide du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. Elle parvient à former des forêts presque pures sur les berges de certaines rivières de l’Atlas tellien oriental. Elle s’étend au S.-O. jusque dans le Haut Atlas.
Observations:
Tout au long du Sahel vit C. toka (Forssk.) Hepper & J.R.I. Wood (C. integrifolia Lam.), arbre de jusqu’à 30 m de haut, à houppier vaste, écorce grisâtre ou grisâtre-blanchâtre. Elle se différencie de l’espèce méditerranéenne par ses feuilles adultes à bord entier, et proportionnellement plus larges (4-8 × 2,5-4,5 cm), largement elliptiques. Elles sont asymétriques à la base et largement acuminées au sommet. Le fruit est une drupe subglobuleuse de c. 10 mm de large, jaune-orangé. Elle se développe dans les zones les plus humides du Sahel, et est donc davantage commune au S. et le long des rivières et autres zones humides permanentes ou temporaires.
État de conservation:
Espèce peu commune mais à aire de répartition vaste. Elle n’est actuellement pas évaluée à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN. En Tunisie, elle est incluse dans la Liste de la flore sauvage rare et menacée d’extinction (arrêté du ministre de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques du 19 juillet 2006). Au Mali, C integrifolia, à l’instar de toutes les ulmacées, est incluse dans la Liste des espèces nécessitant une autorisation pour toute utilisation à des fins commerciales (décret 07-155/P-RM de 2007).