Daphne laureola L.
Fra.: Daphné lauréole. Esp.: Torvisco macho, laureola. Ang.: Spurge-laurel. Ara.: Ajiji, ajji, lili wadrar, walidrar.
Arbuste à feuilles persistantes, hermaphrodite, rarement gynodioïque, atteignant jusqu’à 1,5 m de haut, à port dressé, peu rameux. Tiges glabres, généralement nues, les feuilles apparaissant en rosettes denses à l’extrémité de ces dernières. Écorce de la partie la plus ancienne des tiges de couleur châtain et légèrement fendillée ; celle des tiges et rameaux plus jeunes verdâtre, glabre. Feuilles particulièrement grandes chez les sous-espèces andalouses et nord-africaines (4-13 × 2-4 mm) oblongues-lancéolées à obovales, à bord entier, sommet obtus ou subaigu, mais normalement arrondi, atténuées à la base, coriaces, de couleur vert vif brillant sur l’endroit et légèrement plus claires sur l’envers. Elles sont généralement groupées à l’extrémité de la tige. Inflorescences en racèmes axillaires denses, de 3-8(10) fleurs verdâtre-jaunâtre, subsessiles, de 7-14 mm, les femelles plus petites (4-6 mm). Hypanthe promptement caduc. Sépales de 2-3 mm, ovés à ovés-triangulaires, obtus. Étamines : 8, incluses. Fruit en drupe bacciforme de 6-10 mm, subglobuleuse, charnue, d’abord verte, et finalement noire brillante. Graines ovoïdes de 6 × 2-4 mm.
Floraison:
février-juin.
Fructification:
mai-août, des fleurs et des fruits mûrs pouvant fréquemment être observés simultanément.
Habitat:
Terrains humides et frais de montagne, en forêts (chênaies de chênes marcescents, suberaies, cédraies, sapinières) et matorrals, depuis quasiment le niveau de la mer jusqu’à environ 2500 m. Au Maroc, sa limite altitudinale se situe aux alentours de 3000 m. En zones à bioclimat subhumide à humide, aux étages mésoméditerranéen et supraméditerranéen.
Distribution:
Europe centro-occidentale et région méditerranéenne. Dans le N. de l’Afrique, il s’agit d’une espèce commune des zones les plus humides des montagnes du Rif, du Moyen Atlas et du Haut Atlas (Maroc et Algérie). Dans l’Atlas tellien, elle n’apparaît que dans les forêts fraîches et humides de la Kabylie, où elle se fait fréquente dans les cédraies.
Observations:
Espèce polymorphe au sein de laquelle divers taxons infraspécifiques peu cohérents ont été différenciés. Parmi ces derniers, une des formes les plus fréquentes correspond à la subsp. latifolia (Coss.) Rivas Mart., présente en Andalousie, au N. du Maroc et au N. de l’Algérie, qui se différencie essentiellement par la grande dimension de ses feuilles.
État de conservation:
Espèce commune localement, bien qu’à aire de répartition restreinte. Elle n’est actuellement pas évaluée à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN.