Juniperus thurifera L. subsp. africana (Maire) Gauquelin, Idr.Hass. & P. Lebreton
J. thurifera L. var. africana Maire, J. africana (Maire) Villar.
Fra.: Genévrier thurifère. Esp.: Sabina albar. Ang.: Spanish juniper. Ara.: Araar, fauah. Tam.: Abaual, aïual, adruman, awal, tawalt, takka, tiqui, tiqqui, taualt, tazenzena.
Arbre à feuilles persistantes, dioïque, de jusqu’à 20 m de haut, à port arrondi ou columnaire, irrégulier, largement ovoïde-conique de jeunesse. Tronc généralement droit, parfois tortueux, tordu, de jusqu’à 3 m de diamètre, bien que Maire (1952) cite un diamètre allant jusqu’à 5 m, la présence de diverses branches basales étant fréquente. Écorce cendrée, striée et fendillée longitudinalement, se détachant en lanières étroites. Rameaux épais cendrés. Ramilles aplanies, à section subtétragonales, couvertes de feuilles squamiformes (1,5-2 mm), plus ou moins aiguës, à bord non scarieux, imbriquées mais à l’apex redressé, ce qui les rend rugueuses au toucher. Les feuilles des plus jeunes exemplaires sont aciculaires, comme dans le reste de la famille. Cônes mâles ovoïdes ou oblongs, disposés à l’extrémité des ramilles. Les cônes femelles ou galbules, apparaissant sur de courtes ramilles latérales, sont subglobuleux (6-8 mm) noir-bleuâtre ou pourpre foncé à la maturité, généralement couverts d’une pruine blanc-bleuâtre, en particulier lorsqu’ils sont en processus de maturation. La sous-espèce type, européenne, possède des ramilles plus tétragonales, à feuilles plus carénées et plus aiguës, plus larges et moins appliquées, et des galbules un peu plus grands (6-10 mm).
Floraison:
février-mai.
Fructification:
au cours de la deuxième année, principalement à l’automne.
Habitat:
Moyenne et haute montagne calcaire et siliceuse (1500-3300 m). Terrains plus ou moins secs, d’une extrême continentalité, avec neige et gelées fréquentes. Elle croît bien dans les cédraies, mais monte bien plus dans l’étage oroméditerranéen, formant parfois des forêts aux alentours de 3000 m, là où les autres arbres ne peuvent se développer.
Distribution:
La subsp. africana est celle présente au Maroc et en Algérie. C’est dans le Haut Atlas qu’elle couvre de plus grandes étendues, bien que sa densité et son état sanitaire soient très critiques, constituant des forêts qualifiables de fossiles, très clairsemées, avec des exemplaires vieux et mutilés, où la régénération naturelle est presque inexistante. Elle est également bien représentée dans le Moyen Atlas oriental. Elle est beaucoup plus rare dans l’Anti-Atlas oriental (sommets du massif du Saghro), où quelques exemplaires dispersés subsistent encore. En Algérie, elle n’apparaît que dans le massif de l’Aurès, sous forme de pieds isolés, fréquemment dans les cédraies, et, étant donné qu’elle est davantage alticole que le cèdre, au sein de formations très clairsemées au-dessus de la limite altitudinale de la forêt. Comme c’est le cas au Maroc, la régénération naturelle y est quasiment inexistante.
État de conservation:
Espèce de plus en plus rare et menacée par l’abattage excessif et le surpâturage qui empêche la régénération naturelle. J. thurifera est considérée comme Quasi menacées (NT) à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN (Farjon, 2013). Au Maroc, J. thurifera est incluse dans la Liste des espèces nécessitant une autorisation pour toute utilisation à des fins commerciales (loi 29-2005 et décret 2-12-484 du 21 mai 2015). En Algérie, J. thurifera est incluse dans la Liste des espèces végétales non cultivées protégées (décret exécutif 12-03 du 4 janvier 2012).