Maerua crassifolia Forssk.
M. uniflora Vahl, M. rigida R.Br., M. arabica J.F. Gmel., M. hirtella Chiov.
Fra.: Atil. Esp.: Atil. Ang.: Atil. Ara.: Atil, mordjan, adjar, azar, serrah, sarah, aneb, libti, kamoaab, kowage, kowoge, sareh, sarha, sereh, surrakh (ces 6 derniers à Sudan), atilae (Niger), zerhaye (Choua). Tam.:/Tamahaq: Adiar, agar, aggar, taggar, teghert, terert, adjer, adjem, arkerma.
Petit arbre caducifolié de 2-6(10) m de haut, présentant fréquemment un aspect arbustif en raison du surpâturage, hermaphrodite. Houppier parfois en parasol. Tronc droit ou légèrement tortueux, à écorce brun-grisâtre, lisse, et quelques côtes longitudinales. Bois blanchâtre très compact. Rameaux droits et rigides, rugueux, très caractéristiques, à écorce grise sur les plus vieux et rougeâtre sur les jeunes. Feuilles simples (5-20 × 3-7 mm), alternes, cunéiformes à la base, sessiles, disposées en fascicules sur des ramilles courtes (brachyblastes) ou solitaires sur les jeunes rameaux. Elles sont ovales, oblongues, obovales ou oblongues-cunéiformes, obtuses, mucronées, entières, vert-blanchâtre, glabres ou finement pubescentes ; stipules très petites, pétiolées, caduques. Fleurs axillaires, petites (jusqu’à 1,2 cm), groupées en cymes corymbiformes peu denses, fréquemment solitaires, géminées ou ternées. Calice à 3-4 sépales ovés-lancéolés (4-7 mm), vert-jaunâtre et finement pubescents sur la face externe. Sans corolle. Étamines nombreuses (20-40), à filets verdâtres. Gynophore de 1-2 cm. Fruits en baies globuleuses, comestibles, parfois solitaires, mais plus fréquemment disposées en file, unies les unes aux autres par un rétrécissement charnu de surface semblable à celle des baies, ce qui donne l’impression d’observer un unique fruit subcylindrique (2,5-7 × 0,7-1,5 cm), composé de plusieurs segments sphériques alignés, de couleur vert clair une fois mûr. Chaque baie ou segment sphérique contient 1-6 graines globuleuses de c. 5 mm de diamètre et à surface lisse.
Floraison:
février-avril, ou après les pluies.
Fructification:
environ 2 mois après la floraison.
Habitat:
Sur terrains très divers en milieux désertiques (plaines alluviales principalement) et subdésertiques.
Distribution:
Sahara, Sahel, péninsule arabique et Iran, s’étendant à l’E. jusqu’au Pakistan. Dans le N. de l’Afrique, elle s’avère commune au Sahara occidental, du Sénégal au S.-O. du Maroc (versant S. du Djebel Bani) et au Sahara central et méridional. Au Sahara oriental, elle est présente au N. jusqu’en Égypte orientale, péninsule du Sinaï comprise.
Observations:
Fruits comestibles et feuilles utilisées comme fébrifuge, analgésique, antibiotique et antiseptique. Une espèce semblable, M. angolensis DC, qui se rapproche de la limite méridionale de l’aire considérée dans ce projet, est un petit arbre pouvant atteindre 10 m de haut et qui possède des feuilles plus grandes (4-10 cm), longuement pétiolées et souvent échancrées. Il s’agit d’une espèce amplement répartie dans les zones tropicales africaines, s’étendant au S. jusqu’en Angola, au Mozambique et en Afrique du Sud. Elle est présente au N. jusqu’au S. de la Mauritanie et dans le massif de l’Aïr au Niger.
État de conservation:
Espèces peu communes mais à aire de répartition vaste. Elles ne sont actuellement pas évaluées à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN. Dans la Liste rouge des plantes vasculaires d’Égypte (Flora Aegyptiaca Vol 1, 2000), M. crassifolia est cataloguée comme « rare ». En Algérie, elle est incluse dans la Liste des espèces végétales non cultivées protégées (décret exécutif 12-03 du 4 janvier 2012).