Salvia lavandulifolia L.
Salvia officinalis subsp. lavandulifolia (Vahl) Cuatrec.
Fra.: Sauge à feuilles de lavande, sauge d’Espagne. Esp.: Salvia común, marisielva. Ang.: Spanish sage. Ara.: Suaq en nebi, mofaça, dheyet djurhât, maama, salma, selmia, hubiq es sedr. Tam.: Tazzurt, agurim imeksauen.
Arbrisseau à feuilles persistantes, hermaphrodite, de jusqu’à 1 m de haut ou parfois un peu plus. Tiges nettement ligneuses à la base, tortueuses, ramifiées, dressées ou étalées presque au ras du sol puis dressées, à écorce grisâtre qui se détache en lanières longitudinales ; tiges florales très dressées, fines et droites, de section tétragonale, à poils et glandes de divers types. Feuilles (1,5-7,5 × 0,4-3,2 cm) simples, ovées-lancéolées à elliptiques-lancéolées, aiguës ou obtuses, à base arrondie et pétiole long (1-3,5 cm), bord entier, légèrement crénulé, à villosité plus ou moins abondante, vertes à blanchâtres, habituellement un peu plus claires sur l’envers, rugueuses ; elles apparaissent concentrées à la base de la plante, généralement alternes, mais les feuilles des tiges florales sont généralement opposées. Inflorescences simples ou rameuses, en verticillastres de 2-8 fleurs. Calice (0,5-1,5 cm) tubuleux ou campanulé, régulier, non bilabié, à 5 dents égales de 1-5 mm. Corolle grande (1,5-4 cm), rosâtre-bleuâtre, à tube court et élargi, bilabié, à lèvre supérieure entière et l’inférieure divisée en 2 lobes. Étamines : 2, légèrement saillantes du tube de la corolle, et stigmate plus long. Fruit composé de 4 nucules subglobuleuses de 2-3,5 mm.
Floraison:
mai-juillet.
Fructification:
juillet-septembre.
Habitat:
Forêts clairsemées, matorrals, lisières et autres zones sur terrains calcaires, marneux ou gypseux, généralement au sein de matorrals dérivés de la dégradation des forêts de telles que chênaies vertes, chênaies à chênes marcescents, pinèdes, formations de thuyas ou genévriers. Ses différentes sous-espèces sont adaptées à des écosystèmes très divers. En zones à bioclimat semi-aride, aux étages thermoméditerranéen et mésoméditerranéen.
Distribution:
Région méditerranéenne occidentale. Dans le N. de l’Afrique, elle apparaît dans les aires méditerranéennes du Maroc et de l’Algérie.
Observations:
Espèce très variable, de laquelle plusieurs taxons infraspécifiques ont été cités, parfois élevés au rang d’espèce. Sa complexité est telle, que bien que des révisions en profondeurs aient été réalisées par différents auteurs, il n’existe encore aujourd’hui aucun consensus sur la manière de la classer. Actuellement, 4 sous-espèces sont généralement reconnues dans le N. de l’Afrique (ISFAN, 2012) : une endémique ibéro-maghrébine (Espagne et Maroc principalement, mais présentant également un peuplement disjoint dans le Djebel Refaa, Ouled Fatma et zones proches du massif du Belezma, en Algérie), la subsp. blancoana (Webb & Heldr. ex Walp.) Rosua & Blanca (qui tend actuellement à être considérée comme espèce), du Haut Atlas central et méridional, ainsi que 3 endémiques des chaînes atlasiques marocaines : la subsp. amethystea (Emb. & Maire) Rosua & Blanca, la subsp. maurorum (Ball) Rosua & Blanca et la subsp. mesatlantica (Maire) Rosua & Blanca. La subsp. lavandulifolia a également été citée entre Tanger et Tétouan, sans que cela ait pu être confirmé.
État de conservation:
Espèce peu commune mais à aire de répartition vaste. Elle n’est actuellement pas évaluée à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN.