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Taxus baccata L.

Fra.: If.   Esp.: Tejo.   Ang.: Yew.   Ara : Igen, igni, tareq, terfass, tirfazen.   Tam.: Dakhs, t’akhch, siguel, sigeh, imeruel.

Arbre à feuilles persistantes, dioïque, pouvant atteindre 15 m de haut, à houppier arrondi ou ovoïde-conique et aspect général très foncé. Tronc plus ou moins droit, de jusqu’à 1 m de diamètre, écorce brun-grisâtre plus ou moins foncée, striée, qui se détache en lanières ou plaques étroites. La ramification est irrégulière, avec des rameaux étalés, horizontaux, plus ou moins dressés et parfois retombants. Ramilles à écorce brun-rougeâtre. Les feuilles croissent sur les ramilles en tordant leurs courts pédicelles, ce qui les amène à être disposées en deux files denses se faisant face ; elles sont linéaires, planes, subaiguës (10-30 × 1,5-2,5 mm), vert foncé sur l’endroit et un peu plus claires sur l’envers. Cônes mâles globuleux (4-6 mm), jaunâtres, naissant solitaires à l’aisselle des feuilles. Ils sont entourés à la base d’une enveloppe formée d’une série de bractées de couleur orangée. Cônes femelles ou rudiments séminaux solitaires, axillaires, de forme ovoïde, noirâtres, leur partie inférieure entourée d’une bractée verdâtre en forme de coupe, ce qui donne à ces cônes un aspect de petits glands. Cette bractée croît par la suite, devenant charnue et tournant au rouge, enveloppant la graine à exception de sa partie supérieure.

Floraison:

février-avril.

 

Fructification:

août-octobre de la même année.

Habitat:

Terrains très divers en montagnes aussi bien calcaires que siliceuses, de 500 à 2500 m. En zones à bioclimat subhumide à hyperhumide, aux étages mésoméditerranéen à oroméditerranéen. Elle ne forme que rarement des bosquets, étant habituel qu’elle apparaisse disséminée dans les forêts de Pinacées et Fagacées

Distribution:

Europe, moitié septentrionale de l’Asie et du N. de l’Afrique. Au Maroc on la rencontre assez fréquemment dans le Rif central et occidental, le Djebel Tazzeka, le Moyen Atlas central et oriental, le Haut Atlas central et oriental. En Algérie, elle apparaît au N.-E., dans les montagnes de Babors, Akfadou, Aurès, Djurdjura et Blida, sa présence se faisant plus rare plus à l’O. (uniquement citée à Ras Asfour, région d’Oran). Bien qu’elle puisse être observée au sein de chênaies vertes, à chênes zéens ou faginés et de formations de ripisylve, elle croît habituellement dans les sapineraies et cédraies.

Observations:

L’ensemble de l’arbre est très vénéneux, présentant des composés toxiques dans son bois, ses ramilles, ses feuilles et ses graines : les taxanes (en particulier le paclitaxel, ou taxol, aujourd’hui utilisé comme agent anti-tumoral). Consommé par l’homme ou le bétail, il peut s’avérer mortel. Curieusement, l’arille rouge qui entoure la graine est pratiquement exempt de ces composés ; de saveur douce, il est comestible, ce qui rend possible son ingestion par les oiseaux, qui le digèrent, ce qui n’est pas le cas de la graine interne indurée, qu’ils expulsent entière, favorisant ainsi la propagation de l’arbre.

État de conservation:

Considérée comme de Préoccupation mineure (LC) à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN (Farjon, 2013). Cependant, si cette espèce, très rare et localisée dans le N. de l’Afrique, venait à être évaluée à l’échelle nationale et/ou régionale, elle serait probablement considérée comme menacée. Au Maroc, elle est incluse dans la Liste des espèces nécessitant une autorisation pour toute utilisation à des fins commerciales (loi 29-2005 et décret 2-12-484 du 21 mai 2015). En Algérie, elle est incluse dans la Liste des espèces végétales non cultivées protégées (décret exécutif 12-03 du 4 janvier 2012).

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