Anogeissus leiocarpa (DC.) Guill. & Perr.
A. schimperi Hochst. ex Hutch. & Dalziel).
Fra.: Bouleau africain. Ang.: African birch.
Arbre à feuilles persistantes de jusqu’à 15(20) m de haut, pouvant atteindre jusqu’à 30 m dans les zones tropicales pluvieuses. Houppier très important, particulièrement lorsqu’il croît isolé, à rameaux légèrement pendants chez les plus vieux exemplaires. Tronc droit, de jusqu’à 1 m de diamètre, à écorce gris clair à marron foncé, fréquemment mouchetée, fibreuse, qui s’écaille en plaques rectangulaires. Lorsque le tronc présente des blessures, il exsude une résine foncée. Ramilles jeunes pubescentes. Feuilles oblongues, oblongues lancéolées ou ovales-lancéolées, à sommet aigu ou obtus, alternes ou subalternes, simples, entières, glabres, mais séricées les jeunes. Inflorescences en capitules terminaux. Fleurs pentamères, très odorantes, de couleur jaune pâle, apétales. Ovaire infère. Fruit en samare subglobuleuse de 4-10 × 6-11 × 2-2,5 mm, à 2 ailes, de couleur brun-jaunâtre à marron-rougeâtre, indéhiscente. Elle contient une seule graine, enfermée horizontalement.
Floraison:
en été, coïncidant avec l’époque des pluies.
Fructification:
environ 2 mois après la floraison.
Habitat:
Elle est présente depuis la savane la plus sèche jusqu’aux lisières des forêts plus humides (mais pas à l’intérieur de ces dernières), en zones pierreuses, à sol peu profond, mais également en plaines d’inondation limono-sableuses, prairies boisées, matorrals et rives des rivières. Elle résiste bien à la sécheresse et à une humidité relativement élevée, avec des précipitations moyennes annuelles situées entre 200 et 1200 mm. Il s’agit d’un arbre pionnier suites aux perturbations (incendies ou inondations par exemple), mais sa capacité de colonisation se trouve fortement compromise du fait de la lenteur de sa croissance initiale et de sa grande sensibilité au feu. Sa plage altitudinale est ample, depuis le niveau de la mer jusqu’à 1900 m.
Distribution:
Afrique nord-tropicale, s’étendant au S. jusqu’au N. de la RD Congo. Il semble qu’elle n’atteigne pas l’équateur. Dans le N. de l’Afrique, elle est amplement répartie au Sahel, de la Mauritanie et du Sénégal à l’O. jusqu’au Soudan et à l’Érythrée à l’E.
Observations:
L’arbre a traditionnellement été très utilisé pour de nombreux usages, mais n’était habituellement pas coupé. Au Burkina Faso, il s’agit d’un arbre sacré très apprécié et respecté ; il y reçoit le nom de « siiga », qui signifie « l’âme ». Parmi ses valeurs se situe en bonne place la qualité de son bois, connu comme « kané » dans le commerce. Il constitue en outre un excellent combustible et produit un charbon de bois de bonne qualité, ce pourquoi des milliers de grands arbres ont été abattus au cours des dernières décennies. Aujourd’hui, bien que les coupes se poursuivent, il commence à être de plus en plus utilisé dans le cadre de repeuplements forestiers ainsi que pour stabiliser les rives des cours d’eau.
État de conservation:
Espèce de moins en moins commune mais à aire de répartition vaste. Elle n’est actuellement pas évaluée à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN.