Genista scorpius (L.) DC.
Spartium scorpius L.
Fra.: Genêt épineux. Esp.: Aliaga, genista. Ara.: Guendul, achfund.
Arbuste ou sous-arbuste atteignant 1(1,5) m de haut, fortement épineux, hermaphrodite, très ramifié et parfois intriqué, à tiges dressées, à peine feuillues. Tiges et rameaux vieux à écorce brunâtre, fendillée longitudinalement, glabre à la fin. Ramilles jeunes glauques, striées longitudinalement, à 8-10 côtes semi-cylindriques, légèrement poilues au début. Épines divariquées, généralement simples, plus rarement tricuspidées. Feuilles alternes, unifoliées, stipulées –organe stipulaire à 2 épines de jusqu’à 2 mm–, subsessiles, à foliole de 1,5-9 × 1-3,5 mm, linéaire-lancéolée et à sommet spinescent sur les feuilles des macroblastes, et obovée, rétuse et mutique sur celle des brachyblastes, atténuée à la base, verte et glabrescente sur les deux faces. Inflorescences racémiformes, pauciflores, qui naissent des organes stipulaires ou des tiges courtes de l’année antérieure, à (1)2-3 fleurs pédicellées, à pédicelle de jusqu’à 4,5 mm, glabrescent. Calice de 3-6 mm, glabrescent –cilié sur le bord–, divisé en 2 lèvres généralement subégales et plus courtes que le tube, la supérieure bipartite en autant de segments triangulaires, et l’inférieure trifide ou tridentée. Corolle de 9-12 mm, papilionacée, jaune, à étendard obové, émarginé, glabre, subégal ou un peu plus long que les ailes et la carène. Androcée monadelphe, à 10 étamines. Ovaire glabre, à stigmate ellipsoïdal et introrse. Gousse de (10)15-35 × 3,5-4,5 mm, linéaire-oblongue, comprimée, d’abord verte, puis brun-noirâtre, glabre, à 1-7 graines. Graines de 2-3 mm, ovoïdes-subglobuleuses, lisses, brunes ou brun-verdâtre, sans arille.
Floraison:
février-juin.
Fructification:
mai-août.
Habitat:
Forêts, matorrals, formations rocheuses et steppes sur tous types de terrains, en bioclimat semi-aride à subhumide, aux étages thermoméditerranéen et mésoméditerranéen.
Distribution:
S. de la France, péninsule ibérique et Maroc.
Observations:
La sous-espèce type, G. scorpius (L.) DC. subsp. scorpius, qui présente des pédicelles floraux de 2,5 mm et des ramilles jeunes poilues, est abondante dans le S. de la France et bonne part de la péninsule ibérique. Sa présence dans le N. de l’Afrique semble se limiter au N. du Maroc, sur des terrains calcaires proches de la mer, au cap Mazari (Tétouan). Les plantes à pédicelles floraux de jusqu’à 2 mm et ramilles jeunes glabres ou poilues, plus amplement étendues, sont identifiées comme G. scorpius subsp. myriantha (Ball.) Maire (G. myriantha Ball), des reliefs du Moyen Atlas oriental, du Haut Atlas, de l’Anti-Atlas et des alentours, pénétrant au S. jusqu’au Djebel Bani. Les plantes présentant des caractères intermédiaires entre ces deux dernières, connues au Moyen Atlas et dans le plateau de Chorfa, sont identifiées comme G. scorpius subsp. intermedia Emb. & Maire. Les deux dernières sont endémiques du Maroc.
Autre espèce similaire, mais à port rampant, qui ne s’élève pas à plus de 30 cm du sol, G. carpetana Lange, n’est représentée dans le territoire que par l’une des sous-espèces qui lui sont connues : G. carpetana subsp. nociva (Pau & Font Quer) C.Vicioso & M.Laínz (G. nociva Pau & Font Quer), endémique du Maroc, présente dans les prairies humides siliceuses des cédraies du plateau d’Issaguen (Rif central). La sous-espèce type, subsp. carpetana, apparaît au N.-O. et au centre de l’Espagne.
État de conservation:
G. scorpius est une espèce relativement commune à aire de répartition vaste, qui n’est pas considérée comme menacée. Elle n’est actuellement pas évaluée à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN. En revanche, G. carpetana subsp nociva est une endémique rare, ne présentant que peu d’exemplaires, et à aire de répartition très restreinte ; elle n’est pas non plus évaluée, mais son évaluation conduirait probablement à la considérer comme menacée.