Pinus pinaster Aiton
Fra.: Pin maritime, pin de corte, pin mésogéen. Esp.: Pino negral, pino rodeno, pino resinero. Ang.: Cluster pine, maritime pine. Ara.: Senuber, snuber. Tam.: Taïda.
Arbre à feuilles persistantes, monoïque, de 20-30 m de haut (jusqu’à 40 m), à port irrégulier à l’âge adulte, le houppier étant situé à partir de la moitié supérieure de l’arbre. Jeune, il présente un aspect pyramidal. Tronc de jusqu’à 1,5 m de diamètre, droit, à écorce épaisse brun-rougeâtre, noirâtre sur les couches externes, très fendillée chez les vieux exemplaires. Les ramilles sont de couleur brun clair, châtain, parfois brun-rougeâtre. Les rameaux naissent en verticilles presque perpendiculaires au tronc, les plus bas parfois légèrement retombants, les supérieurs généralement arqués-ascendants. Feuilles aciculaires, semi-rigides, épaisses et longues (10-27 × 0,2-0,25 cm) de couleur vert foncé, naissant en fascicules de 2, enveloppées à la base par une gaine membraneuse. Les cônes mâles naissent en groupes au bout des ramilles, ils sont longuement ovoïdes (1-3 × 0,4-0,6 cm), de couleur orangé. Les cônes femelles forment des verticilles de 2 à 3, ovoïdes (2-2,5 cm), rougeâtres. Strobiles sessiles ou subsessiles, de forme ovoïde-conique et souvent courbés (8-22 × 5-8 cm). Écailles à apophyse robuste, très marquée, pyramidale. Chacune présente 2 pignons de très petite taille (7-9 mm) par rapport à leurs ailes, généralement quatre fois plus grandes.
Floraison:
mars-mai.
Fructification:
entre août et octobre de la seconde année, mais la pomme de pin ne s’ouvre pour la dissémination des graines qu’au printemps de la troisième année.
Habitat:
Bien qu’elle puisse en principe vivre depuis le niveau de la mer jusqu’à 2200 m, les premières références de l’espèce au Maroc (XIXe et début du XXe siècle) la situent toujours en haute montagne. Ombrotype subhumide à humide. Bien qu’elle puisse bien vivre en terrains calcaires (Rif occidental, Haut Atlas), elle se développe préférablement sur sols siliceux.
Distribution:
Son aire de répartition est circonscrite à la Méditerranée occidentale. Dans le N. de l’Afrique, elle se fait assez rare en Tunisie (présence uniquement à Tabarka, Kroumirie) et en Algérie (Kabylie centro-orientale). Elle est davantage répandue au Maroc, (Rif centro-occidental, où elle forme de belles forêts, Moyen Atlas oriental et Haut Atlas oriental).
Observations:
Deux sous-espèces ont été citées dans la zone d’étude : P. pinaster subsp. escarena (Risso) K. Richt. [P. pinaster subsp. hamiltonii (Ten.) Villar], du Maroc et de l’Algérie, caractérisée fondamentalement par ses feuilles qui possèdent 4-9 canaux résinifères dans leur partie basale, et P. pinaster subsp. renoui (Villar) Maire, présente en Algérie et en Tunisie, qui se différencie de la précédente pour ne présenter que deux canaux résinifères. D’autre part, et non sans créer une certaine polémique, diverses sous-espèces autochtones et allochtones ont été massivement plantées dans tout le Maghreb.
État de conservation:
Espèce très commune et à aire de répartition vaste ; cependant, bien que localement commune, l’aire de la sous-espèce renoui est très restreinte. Cette dernière est considérée comme En danger (EN) à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN (Farjon, 2013).