Salsola longifolia Forssk.
S. sieberi C. Presl, S. sinaica Brullo, S. oppositifolia sensu Sieber ex Moq.
Ara.: Semoned, semmumed, bu jmira, suid, hedeid (Égypte).
Petit arbuste hermaphrodite de 20-60 cm de haut, à tiges dressées ou ascendantes. Feuilles [5-25(30) × 1-2 mm] opposées, rarement alternes ou subopposées sur les parties supérieures des tiges, glabres, linéaires-lancéolées, charnues, canaliculées dans la partie supérieure, un peu élargies à la base et aiguës ou mucronées à l’apex. Fleurs solitaires à l’aisselle des bractées, opposées le long de l’inflorescence spiciforme. Bractées opposées, similaires aux feuilles mais plus petites (3-3,5 mm). Bractéoles (1,5-2 mm) ovées, aiguës. Périanthe blanc-jaunâtre à segments libres (2,5-3,5 × 1,5 mm), ovés à oblongs, à sommet arrondi ou obtus. Étamines de 2,5 mm, incluses, avec présence de staminodes. Périanthe fructifère de 1-1,5 cm de diamètre, ailes membraneuses comprises, ces dernières mesurant 5-6 mm de large, légèrement chevauchées.
Floraison:
avril-septembre.
Fructification:
environ deux mois après la floraison.
Habitat:
Terrains généralement calcaires, en milieux secs, semi-arides voire arides, se développant dans ce dernier cas dans les dépressions du terrain.
Distribution:
Régions côtières et subcôtières méditerranéennes de la Libye et de l’Égypte.
Observations:
Espèce conflictuelle du point de vue taxonomique, qui a traditionnellement été confondue dans le N. de l’Afrique avec S. sieberi, S. oppositifolia et S. verticillata. Dans ce groupe d’espèces, caractérisé par des feuilles toujours opposées, cylindriques ou subcylindriques, et par la présence de staminodes et d’un net disque nectarifère, de nombreux taxons ont été décrits, qui requièrent d’être étudiés plus en profondeur. Parmi ceux-ci, les espèces suivantes sont mentionnées dans ce projet en raison de leur port au moins sous-arbustif : S. cruciata L. Chevall. ex Batt.–endémique de l’Algérie–, arbuste glauque à tiges dressées de jusqu’à 2 m, fleurs solitaires et périanthe floral très petit (jusqu’à 2 mm) qui forme chez le fruit des ailes courtes (jusqu’à 4,5 mm) non chevauchées ; S. cyrenaica (Maire & Weiller) Brullo –endémique de la Libye–, arbrisseau de jusqu’à 1 m, glauque, à fleurs en groupes axillaires de 3-10 et segments du périanthe à sommet lacinié et staminodes à sommet rétus ; S. schweinfurthii Solms –N. de l’Égypte, Sinaï, Palestine et péninsule arabique–, sous-arbuste de jusqu’à 60 cm, similaire au précédent, différencié de ce dernier par les segments du périanthe elliptiques et entiers, non laciniés, plus larges, pourvu de bractéoles à bord membraneux. Il convient d’autre part de mentionner S. gymnomaschala Maire –Sahara occidental, depuis l’embouchure du Souss (Maroc) jusqu’au N. de la Mauritanie–, arbuste de jusqu’a 2 m, à fleurs solitaires, caractérisé par des bractées globuleuses ou subglobuleuses plus petites que le périanthe, des bractéoles à sommet rétus et un périanthe dont les segments présentent une carène dorsale en forme de demi-lune et des ailes inégales sur le fruit. S. verticillata Schousb. –endémique de l’O. du Maroc, entre Agadir et Essaouira– est très similaire à cette dernière, mais à port plus réduit (jusqu’à 1 m), bractées semi-cylindriques, apiculées et plus longues que le périanthe, bractéoles aiguës, apiculées et périanthe ovoïde. Enfin, d’autres espèces de ce groupe ont été décrites, mais elles ne dépassent habituellement pas 30 cm de haut. Parmi celles-ci, il est possible de citer S. zygophylla Batt. –Sahara septentrional central, au Maroc, en Algérie et en Tunisie–, qui contrairement au reste du groupe, présente des feuilles supérieures et des bractées alternes, ainsi qu’un périanthe très petit. S. tunetana Brullo, à fleurs solitaires, axillaires, et feuilles et bractées opposées, et qui constitue l’une des espèces exclues en raison de leur port réduit. Pour davantage d’informations sur ce groupe complexe, il est possible de se référer à Brullo, S. (1982).
État de conservation:
Toutes ces espèces sont plus ou moins communes, mais aucune d’entre elles n’est en principe considérée comme menacée. Elles ne sont actuellement pas évaluées à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN.