Viburnum tinus L.
Fra.: Laurier tin, viorne. Esp.: Durillo. Ang.: Laurustinus. Ara.: Rond harami, murhir, chedjanama, gritt, agri. Tam.: agridhguizer, aghuinet, isembel, isembel, amaksu.
Arbuste à feuilles persistantes, hermaphrodite, très rameux, de jusqu’à 4 m de haut. Houppier dense et arrondi. Écorce grisâtre, fendillée sur les vieilles tiges, lisse sur les rameaux. Ces derniers étalés-dressés et flexibles. Ramilles rougeâtres, densément villeuses de jeunesse. Feuilles (3-15 × 1,5-8 cm) opposées, ovées-elliptiques ou largement lancéolées, à pointe arrondie, entières, à bord ondulé, coriaces, vert foncé et glabres sur l’endroit, beaucoup plus claires et légèrement villeuses à l’aisselle des nervures sur l’envers. Stipules absentes. Fleurs petites (4-9 mm de diamètre), en cymes corymbiformes aplanies, denses, toujours dressées, peu odorantes. Corolle à 5 pétales blancs au-dessus et rosâtres au-dessous. Boutons floraux roses. Calice à 5 petits lobes aigus. Étamines : 5. Fruit en forme de drupe ovoïde, petite (5-8 mm), d’abord verte, puis qui s’obscurcit en prenant des tons noirâtres ou rougeâtres jusqu’à atteindre une couleur bleu métallique vive, parfois si foncée qu’elle semble noire. Une seule graine arrondie, pratiquement de la taille du fruit, couverte uniquement d’une peau et d’une couche membraneuse très fine.
Floraison:
février-avril.
Fructification:
août-septembre. Les drupes mûres se maintiennent sur la plante tout l’automne et une bonne partie de l’hiver.
Habitat:
Espèce indifférente au type de sol, apparaissant aussi bien sur terrains calcaires que siliceux. En zones à bioclimat sec à hyperhumide, aux étages thermoméditerranéen et mésoméditerranéen. Elle requiert une bonne humidité du sol et des températures douces, et ne supporte pas les gelées fortes et prolongées, ni la lumière directe du soleil sous bioclimats secs. Il s’agit d’un arbuste typiquement forestier, formant habituellement part du cortège floristique de divers types de forêts, chênaies vertes et suberaies en particulier.
Distribution:
Région méditerranéenne. Commune dans les forêts du centre et du N. du Maroc, s’étendant au S. jusqu’à l’Anti-Atlas. En Algérie, elle est répartie dans pratiquement tout l’Atlas tellien, et en Tunisie elle est habituelle au N. de la Medjerda et au cap Bon, n’apparaissant au S. que de manière isolée dans les montagnes les plus humides de la dorsale. En Libye, elle vit dans la partie occidentale du massif du Akhdar.
État de conservation:
Espèce commune et à aire de répartition vaste. Elle n’est actuellement pas évaluée à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN.