Vitis vinifera L.
Fra.: Vigne sauvage. Esp.: Vid silvestre, parra silvestre. Ang.: Wild grape-vine. Ara.: la vigne sauvage: gemmuna; la forme cultivée: kerma, dalia, dalya, d-lilit, laâneb, adhil; le fruit: aneb; les raisins secs: sbib. Tam.: tizurín, asberbui, ttara, tezurit, tenneda, adil.
Plante grimpante lianescente, caducifoliée, hermaphrodite ou dioïque, à tiges ligneuses, sarmenteuses, qui peuvent atteindre –en grimpant sur les arbres, murs ou rochers– jusqu’à 30 m de long. Tronc parfois bien défini, très tortueux, à écorce brun-grisâtre ou brun-noirâtre, très fendillée, qui se détache en lanières longitudinales. Rameaux sarmenteux, flexibles, à nœuds épais et segments entre les nœuds à écorce papyracée, lisse et grisâtre sur les jeunes rameaux, présentant des fissures sur ceux de plus d’un an. Feuilles alternes (5-25 × 5-20 cm), palmées, clairement pétiolées et dimorphes : celles de pieds mâles pourvues de plusieurs lobules (3-7 habituellement), parfois très profonds, grossièrement dentés ; celles des pieds femelles peu ou pas lobulées, glabres et de couleur vert vif sur l’endroit, plus claires et villeuses sur l’envers. Opposés aux feuilles naissent des vrilles, d’abord herbacées, puis ligneuses, organes qui permettent à la plante de grimper. Inflorescences paniculiformes (racème de racèmes), pendantes, disposées opposées aux feuilles. Calice en forme de disque, vert clair, à 5 dents très petites. Pétales : 5, de couleur vert clair, très petits, soudés au niveau de la pointe, qui tombent ensemble lors de l’ouverture de la fleur, laissant à découvert l’ovaire, le style et les étamines. Le fruit est une baie globuleuse (5-7 mm) rouge-violacé à noirâtre. Fruits plus grands chez les variétés cultivées, de couleur allant du vert-jaunâtre doré au noir vif. Graines : 1-4.
Floraison:
avril-juin.
Fructification:
août-novembre.
Habitat:
Forêts et formations rocheuses ombragées à humidité édaphique élevée. Généralement le long des cours d’eau, mais également au sein d’oasis au Sahara.
Distribution:
Europe et S.-O. asiatique. Région méditerranéenne orientale. Dans le N. de l’Afrique, il semble que l’espèce soit autochtone d’Algérie du N.-E. et de l’extrême N. de la Tunisie. Sa spontanéité au N.-O. de l’Algérie et au Maroc (Moyen Atlas, Haut Atlas et alentours) s’avère douteuse. Cultivée ou subspontanée, elle apparaît dans toute la région, y compris au Sahara, au sein des oasis.
Observations:
Morales & Ocete (in Flora iberica, 2015) décrivent une série de différences entre les vignes sauvages [V. vinifera subsp. sylvestris (C.C.Gmel) Berger & Hegi], monoïques, et les vignes cultivées (sous-espèce type), hermaphrodites. Les sauvages présentent le lobule basal de la majorité des feuilles obtus et ouverts à plus de 90°, en racèmes fructifères très lâches, au sein desquels les fruits (petits et de saveur acide) se touchent à peine. Chez les cultivées, le lobule basal est aigu, formant un angle de moins de 90°, et les fruits (plus grands et plus sucrés) sont parfois très serrés les uns contre les autres. Néanmoins, la différenciation entre ces deux groupes (lorsque les cultivées redeviennent sauvages) s’avère très difficile, même avec des techniques moléculaires. Certains auteurs, tels que ceux précédemment cités, considèrent donc ces différences comme dépourvues d’une valeur taxonomique suffisante susceptible de justifier la division de l’espèce en deux sous-espèces.
État de conservation:
Espèce peu commune mais à aire de répartition vaste, qui n’est pas considérée comme menacée. Considérée comme de Préoccupation mineure (LC) à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN (participants au FFI/IUCN SSC, 2007). Dans le Livre Rouge de la flore vasculaire du Maroc (Fennane, 2021), a été considérée comme Non applicable (NA).