Acacia Mill.
Traditionnellement, le genre réunissait environ 1500 espèces à l’échelle mondiale, et peut donc être considéré comme l’un des plus diversifiés de la famille. Cependant, les données de phylogénie obtenues à partir de marqueurs moléculaires ont permis d’identifier plusieurs lignées, ce qui a rendu souhaitable de procéder à une nouvelle circonscription du genre, aboutissant à la reconnaissance de 5 genres indépendants : Acacia Mill., Senegalia Raf., Vachellia Wight & Arn., Mariosousa Seigler & Ebinger et Acaciella Britton & Rose. Cette séparation, établie en 2011 sur la base d’accords conclus au cours du Congrès international de botanique de Melbourne (faisant suite à une proposition présentée lors du Congrès international de botanique célébré à Vienne en 2005), s’appuie sur une nouvelle typification du genre : son espèce type, Acacia scorpioides (L.) W.Wight [A. nilotica (L.) Willd. ex Del.], appartenant à une lignée minoritaire, a été remplacée par un nouveau type (A. penninervis Sieber ex DC.) afin de maintenir une stabilité optimale de la nomenclature. De cette manière, le genre Acacia est encore celui qui réunit le plus grand nombre d’espèces (environ 1075), la plupart confinées en Australie (plus une dizaine d’espèces asiatiques et deux de Madagascar), tandis que les autres se trouvent réparties entre les autres genres cités.
Dans le N. de l’Afrique, toutes les espèces représentées sont allochtones, cultivées pour leur bois, la production de gommes et de tanins, en tant que fixateurs de dunes, pour leur valeur ornementale ou forestière, etc., certaines d’entre elles pouvant apparaître comme adventices ou même être localement naturalisées ou en voie de l’être.
Le présent projet est destiné à mettre en valeur la biodiversité du N. de l’Afrique, tout en prétendant contribuer à freiner l’expansion des espèces exotiques, en particuliers les envahissantes, en réponse aux graves bouleversements qu’elles engendrent dans les écosystèmes naturels et les systèmes économiques locaux. Bien que nous ne cessons d’insister sur le fait que le N. de l’Afrique compte de nombreuses espèces susceptibles d’assumer des fonctions similaires ou meilleures que les exotiques, une présentation des acacias exotiques les plus communément utilisés est fournie ci-après, et cela afin de faciliter leur identification, en vue par exemple de programmes visant à leur éradication et à leur substitution par d’autres espèces indigènes.
Maslin, B.R. et al. 2001. Acacia. In: A.E.Orchard & A.J.G. Wilson (eds.). Flora of Australia vols. 11A & 11B.
Clé des espèces
1 Feuilles adultes toutes bipennées, sans phyllodes (Subg. Botrycephalae) 2
1 Feuilles adultes toutes réduites à des phyllodes laminaires, rarement quelques feuilles bipennées 4
2 Feuilles à 2-6 paires de pennes, pruineuses A. baileyana
2 Feuilles à 8-26 paires de pennes, non pruineuses 3
3 Rachis foliaire à 1 glande située en dessous de chaque paire de pennes A. dealbata
3 Rachis foliaire à 2 glandes situées en dessous de chaque paire de pennes A. mearnsii
4 Feuilles adultes réduites à des phyllodes plurinervés. Inflorescences spiciformes, cylindriques. Fleurs tétramères. Gousse cylindrique (Subg. Juliflorae) A. longifolia
4 Feuilles adultes réduites à des phyllodes uninervés ou plurinervés. Fleurs pentamères, en glomérules globuleux. Gousse plus ou moins comprimée 5
5 Feuilles adultes réduites à des phyllodes plurinervés. Phyllodes à (2)3-5(6) nervures proéminentes (Subg. Plurinerves) 6
5 Feuilles adultes réduites à des phyllodes uninervés. Phyllodes à 1 seule nervure proéminente (Subg. Acacia) 7
6 Phyllodes elliptiques-lancéolés, oblancéolés ou subfalciformes, généralement de plus de 1,2 cm de large. Glomérules de 10-12 mm de diamètre, groupés par 2-8 en racèmes axillaires A. melanoxylon
6 Phyllodes linéaires-lancéolés ou linéaires-oblancéolés, généralement de moins de 1,2 cm de large. Glomérules de 4-6 mm de diamètre, solitaires et axillaires ou groupés par 2-3 en racèmes axillaires A. cyclops
7 Plantes non visqueuses. Glomérules toujours solitaires à l’extrémité du pédoncule 8
7 Plantes visqueuses. Présence fréquente de quelques glomérules géminés sur le pédoncule A. dodonaeifolia
8 Phyllodes de 0,2-1,5 cm de large. Bractées ± persistantes. Funicule d’un brun-rougeâtre, très développé, qui entoure la graine au moins 2 fois A. retinoides
8 Phyllodes de 0,5-5 cm de large. Bractées rapidement caduques. Funicule blanchâtre, court, dont la longueur correspond au maximum à celle de la graine 9
9 Phyllodes asymétriques à la base, falciformes ou subfalciformes, mutiques. Racèmes à 10-20 glomérules. Gousse plus ou moins droite A. pycnantha
9 Phyllodes symétriques à la base, linéaires à lancéolées généralement mucronés. Racèmes à (1)2-10 glomérules. Gousse plus ou moins tordue-ondulée A. saligna
Mis à jour par: J.A. Devesa.