Atriplex L.

Genre qui présente une taxonomie complexe du fait de la grande variété offerte par les espèces qui le conforment. Il est représenté par environ 25 espèces dans le N. de l’Afrique, nombre susceptible d’être revu à la hausse ou à la baisse en fonction du niveau spécifique ou sous-spécifique attribué aux divers taxons. La plupart correspondent à des espèces annuelles ou herbacées. Dans la région sont présentes 5 espèces à tiges ligneuses, arbrisseaux à port couché, dressé ou grimpant, plus 2 autres espèces, ligneuses bien que dépassant à peine 0,5 m de haut. Elles sont:

A. coriacea Forssk., sous-arbrisseau de 20-30(80) cm de haut, semblable à A. halimus, à feuilles argentées sur les deux faces, mais plus petites (jusqu’à 20 × 8 mm), parfois subopposées et très coriaces, à valves fructifères ovales, plus ou moins cunéiformes, soudées jusqu’à la moitié ou un peu plus, tridentées et légèrement tuberculeuses. Elle se développe sur terrains sableux plus ou moins salins littoraux et sublittoraux, de l’Algerie à l’Égypte.

A. glauca L. [Obione glauca (L.) Moq.], de taille encore plus modeste, sous-arbrisseau rampant, prostré, à rameaux ascendants qui, en marge de son port, se différencie principalement des espèces précédentes par ses bractées fructifères triangulaires ou rhomboïdales, dont l’envers est couvert de protubérances très marquées. Plusieurs espèces décrites dans le N. de l’Afrique ont été citées comme synonymes ou recombinées comme variétés ou sous-espèces de cette dernière du fait de leur similitude. Cette situation fait que la définition de l’aire de répartition de A. glauca est controversée, bien qu’elle s’étende probablement du Maroc à l’Égypte. L’une d’entre elles est A. glauca subsp. mauritanica (Boiss. & Reut.) Dobignard [A. mauritanica Boiss. & Reut., A. parvifolia Lowe var. mauritanica (Boiss. & Reut.) Maire], à feuilles grandes (15-30 × 7-10 mm), discolores, des zones littorales côtières, présente au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Libye. Une autre est A. glauca subsp. ifniensis (Caball.) Rivas Mart. et al. [A. ifniensis Caball., A. parvifolia Lowe], différenciée par son port non rampant et la présence de tubercules plus grands et plus nombreux sur la valve du fruit, présente de la Mauritanie au S. du Maroc, ainsi qu’aux îles Canaries et à Madère. Enfin, A. glauca subsp. palaestina (Boiss.) Dobignard [A. palaestina Boiss, A. stylosa Viv., A. alexandrina Boiss.] est également à port dressé ou ascendant, et se développe en Libye et en Égypte.

Aucune de ces espèces n’est actuellement évaluée à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN. En Algérie cependant, A. coriacea est incluse dans la Liste des espèces végétales non cultivées protégées (décret exécutif 12-03 du 4 janvier 2012).

Diverses zones sèches voire désertiques du N. de l’Afrique permettent également d’observer d’autres espèces d’arbustes ou arbrisseaux du genre, introduits en raison de leur capacité fourragère, comme c’est le cas de Atriplex inflata F. Muell. [A. lindleyi subsp. inflata (F. Muell.) P.G. Wilson], Atriplex nummularia Lindl., originaires d’Australie, et de A. canescens (Pursh) Nutt., originaire d’Amérique du Nord.

Mis à jour par: G. Benítez & J. Molero Mesa.