Teucrium L.

Genre comprenant environ 280 espèces à aire de répartition presque cosmopolite, mais principalement présentes dans les aires méditerranéennes. Dans le N. de l’Afrique, il est représenté par 75 espèces, réparties en particulier dans l’aire méditerranéenne et les parties les moins arides du Sahara. La plupart sont des plantes annuelles, vivaces ou des sous-arbustes de jusqu’à 0,5(1) m de haut, certaines à base ligneuse mais à rameaux herbacés. Seule 1 espèce, T. fruticans, peut parfois être considérée comme un arbuste, à tiges et rameaux ligneux atteignant 1,5(2) m de haut. Autres espèces arbustives, T. malenconianum, T. brevifolium et T. chardonianum présentent un port plus réduit mais encore considérable, pouvant atteindre jusqu’à 1 m de haut en bonnes conditions.

Petits sous-arbrisseaux à souches ligneuses ne dépassant pas 40 cm de haut : T. divaricatum Boiss., à feuilles pétiolées coriaces, ovées-cunéiformes, crénelées ou incises-crénelées, à fleurs à corolle pourprée, propre de l’E. de la Méditerranée, présente dans le N. de l’Afrique en Libye (Cyrénaïque) ; T. compactum Lag., de la Méditerranée occidentale, à feuilles à base cunéiforme, crénelées, qui apparaît dans le N. de l’Algérie et de la Tunisie et le N.-O de la Libye ; T. decaisnei C.Presl [T. pilosum (Decne) Asch. & Schweinf., T. sinaicum Boiss.], petit arbuste viscide à inflorescences solitaires ou réunies en groupes de 2-3, des aires désertiques de l’E. de l’Égypte (Sinaï compris) et de la Libye (Cyrénaïque) ; et T. zanonii Pamp., sous-arbuste très rare, endémique de la Libye (Cyrénaïque), densément velouté-tomenteux, à rameaux prostrés à verticillastres densément disposés en épis terminaux, oblongoïdes et courts.

Parmi les espèces non entièrement herbacées, à tiges principales ligneuses, sont dignes de citer : T. barbarum Jahand. & Maire, arbrisseau à rameaux longs et dressés de jusqu’à 1 m de haut, ou parfois sous-arbrisseau rupicole, à feuilles subentières ou à bord irrégulièrement crénelé-lobulé, vertes sur l’endroit et grises sur l’envers, celles des rameaux florifères villeuses-tomenteuses sur les deux faces, endémique du N. du Maroc (entre le Rif, le Moyen Atlas et l’océan Atlantique) ; T. bracteatum Desf., sous-arbuste très hispide à feuilles lancéolées, endémique de l’extrême N. de l’Algérie et du Maroc (Rif occidental) ; T. radicans Bonnet & Barratte, sous-arbuste extrêmement rare, endémique nord-tunisienne très localisée.

À tiges et rameaux principaux indurés, plus ou moins lignifiés, mais rarement ligneux et mesurant jusqu’80 cm de haut. à aire de répartition plus vaste, mais endémiques de la région méditerranéenne : T. flavum L., T. scorodonia L. et T. pseudo-scorodonia Desf. La première possède des fleurs jaunes et le calice à 5 dents subégales. Les 2 autres présentent des fleurs verdâtre-jaunâtre et le calice bilabié, à dent supérieure beaucoup plus longue que les autres. Ces deux dernières se distinguent fondamentalement par le calice, celui de T. scorodonia étant glabrescent, tandis que celui de T. pseudo-scorodonia est villeux.

Il s’agit d’espèces généralement communes mais parfois très menacées, du moins localement. Elles ne sont actuellement pas évaluées à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN. Dans le Liste rouge des plantes vasculaires d’Égypte (Flora Aegyptiaca Vol 1, 2000), T. decaisnei est cataloguée comme « vulnérable ».

Mis à jour par: B. Valdés & J. Charco.