Au cours des dernières décennies, et cela depuis l’avènement et le développement des études phylogénétiques, on a assisté à une authentique révolution en matière de classification des plantes. De nombreuses espèces sont passées d’un genre à l’autre, de nouveaux genres ont été créés, les genres changent de famille, certaines familles se trouvent parfois intégrées au sein d’une famille plus ample ou, au contraire, une famille donnée se trouve séparée en plusieurs familles davantage restreintes.
L’arbre généalogique des plantes prend donc forme au fur et à mesure de l’avancement des études génétiques. Afin d’établir une classification cohérente et consensuelle, le groupe de phylogénie des Angiospermes (APG, Angiosperm Phylogeny Group), composé d’un nombre croissant de botanistes experts en taxonomie et systématique, a été créé en 1981. Un de ses membres, Peter Stevens (Jardin botanique du Missouri), administre et actualise en permanence un site Web dans lequel il est possible de consulter les dernières modifications en date : http://www.mobot.org/MOBOT/research/APweb/. Il s’agit là de la classification suivie dans le cadre du présent projet.
Le nombre de genres et d’espèces cités pour chaque famille, ainsi que plus généralement la taxonomie employée, sont basés principalement sur l’Index Synonymique de la Flore d’Afrique du Nord (ISFAN) de Dobignard & Chatelain (2010-2013), Euro-Mediterranean plant diversity (http://www.emplantbase.org/home.html), The International Plant Names Index (IPNI) (http://www.ipni.org), The Plant List (http://www.theplantlist.org), World Flora Online (http://www.worldfloraonline.org) et les monographies existantes les plus récentes, dûment analysées.
Les plantes vasculaires (à graines : spermatophytes) sont divisées entre Gymnospermes et Angiospermes, dont les principales différences peuvent être appréciées en consultant la clé suivante :
1 Arbres et arbustes sans fleurs à proprement dites, à strobiles mâles et femelles. Ruiments séminaux à découvert qui reçoivent directement le pollen. Dans le N. de L’Afrique, à feuilles persistantes, linéaires, aciculaires ou squamiformes. GIMNOSPERMAS
1 Arbres, arbustes et plantes herbacées à fleurs vraises, généralement pourvues d’un périanthe, et toujours d’étamines et/ou de carpelles. Rudiments séminaux à l’intérieur du carpelle. Feuilles caduques ou persistantes, de formes très variées ANGIOSPERMAS
Les Gymnospermes sont divisées en 4 grands groupes : Cycadales, Ginkgoales, Pinales et Gnetales. Les deux derniers sont représentés dans le N. de l’Afrique. Pinales avec les familles Pinaceae, Cupressaceae et Taxaceae, et Gnetales avec la famille Ephedraceae.
Les Angiospermes, groupe le plus nombreux, sont à leur tour divisés en 8 grands groupes ou clades : Amborellales, Nymphaeales, Austrobaileyales, Chloranthales, Magnoliidées, Cératophyllales, Monocotylédones et Eudicotylédones. Sont présents dans le N. de l’Afrique les groupes des Magnoliidées (avec une seule famille, Lauraceae), des Monocotylédones et des Eudicotylédones. Ces deux derniers groupes sont représentés par de nombreuses familles, et ne seront traitées ici que celles composées intégralement ou partiellement d’espèces ligneuses et dépassant habituellement 0,5 m de haut.
Les autres noms, les communs ou vernaculaires
Les noms communs des espèces sont parfois les plus utilisés par les experts lorsqu’il s’agit d’espèces historiquement bien connues. Les noms inclus ici correspondent à ceux ayant fait l’objet de publications, ainsi que certains rassemblés à partir du savoir populaire actuel. Les abréviations employées signifient : Esp. : espagnol, Fra. : français, Ang. : anglais, Ara. : arabe et Tam. : tamazight. Il est parfois difficile de déterminer si un nom est arabe ou tamazight, et l’abréviation Ara./Tam. est utilisée dans ce cas. Dans certains cas, l’arabe est différent selon sa provenance, et il est alors procédé à l’ajout de la variante (par ex., Hassanya) ou du pays d’origine (par ex., Égypte) ; le tamahaq, du Sahara central, ainsi que d’autres langues du Sahara méridional et du Sahel, ont également été pris en compte.
Ces noms sont constants et sûrs pour les espèces les plus importantes du point de vue socioéconomique. Les autres, c’est-à-dire celles qui ne sont pas particulièrement connues ni pour leur apparence voyante, ni pour leurs caractéristiques bénéfiques ou nocives, sont généralement dépourvues de nom vulgaire, et sont désignées par le même nom que reçoivent d’autres espèces similaires. Il arrive également que certaines espèces reçoivent le même nom que d’autres en rien similaires. Ainsi, si les noms vernaculaires et le savoir populaire revêtent une valeur certaine et sont très intéressants, il convient de les considérer avec précaution.